ICAR
Iconography
and
archeology
for pre-Roman Italy
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The book A.G. Gatti
ICAR 4D
Partnership
FR EN IT
 TARQ115d
Work/object
Technique
Location
paroi du fond
Record author
NL-AF
animal  •  animal hybride  •  Aristophane  •  Aristophon  •  bijoux  •  bouclier  •  Cerbère  •  chien  •  déesse  •  démon  •  Enfers  •  Erinyes/Furies  •  génie ailé  •  Géryon  •  Gorgone  •  guerrier  •  Hadès/Pluton/Aita  •  Hésiode  •  Homère  •  Horace  •  Hypéride  •  lance  •  Perséphone/Proserpine/Phersipnai  •  Platon  •  rocher  •  serpent  •  trône  •  Virgile

Démon ailé fragmentaire vers la gauche (ailes rouges, chevelure à serpents) ; chien fragmentaire vers la gauche (une patte visible, inscription : ORTHOS) ; homme à trois têtes fragmentaire vu de face (barbu, tunique ocre bordée d'une bande bleue, cuirasse à épaulières crème ornée de motifs géométriques rouges, jambières, bouclier maintenu par deux brassards au bras gauche, inscription à gauche de la tête : CERUN), tournant ses têtes vers la droite, s'appuyant sur une lance tenue de la main droite ; femme assise (?) vers la gauche (chevelure à serpents, enveloppée dans un manteau crème bordé d'une bande rouge, colliers, inscription à gauche de son buste : PHERSIPNEI) ; devant elle homme fragmentaire (barbu, tête de loup sur la tête, drapé dans un manteau rouge lui laissant le buste et l'épaule droite découverte, inscription à gauche du visage : AITA) assis vers la gauche sur un trône fragmentaire, pointant l'index et le majeurs droits en avant et levant de la main gauche un serpent ; gros serpent fragmentaire.
En arrière-plan, nuages (?) ; paroi rocheuse dont l'entrée se situe à droite du démon ailé.

Characters
chien  •  génie ailé
<p>Le chien qui accompagne had&egrave;s et Persp&eacute;hone est Orthros. La figure f&eacute;minine ail&eacute;e est un g&eacute;nie, qui n&#39;appartient sans doute pas au monde infernal car ses ailes sont faites de plumes et non de serpents. Il pourrait s&#39;agir de la figure d&#39;Iris, messag&egrave;re des dieux.</p>
<p>Pluton, en pr&eacute;sence de Proserpine, donne des ordres &agrave; G&eacute;ryon.</p>
<p>Les nuages qui entourent les personnages ne doit pas &ecirc;tre un fond contrastant, mais bien une nu&eacute;e symbolisant l&#39;obscurit&eacute; des Enfers o&ugrave; se d&eacute;roule la sc&egrave;ne. Le d&eacute;mon ail&eacute; est sans doute f&eacute;minin. La pr&eacute;sence de G&eacute;ryon aux Enfers est attest&eacute;e par Horace (Carm. II, 14, 8) et Virgile (En&eacute;ide VI, v. 289). Had&egrave;s porte une t&ecirc;te canine, en accord avec la tradition mythologique grecque (cf. H&eacute;siode, Bouclier v. 227 : &quot;Aidos kun&egrave;&quot;).</p>
<p>L&#39;auteur distingue un g&eacute;nie ail&eacute;, G&eacute;ryon, Proserpine et Pluton.</p>
Characters
<p>L&#39;auteur s&#39;oppose &agrave; Helbig (Helbig1870) qui voit dans la coiffe animale d&#39;Had&egrave;s un tradition grecque. Par comparaison avec des urnes &eacute;trusques, l&#39;auteur consid&egrave;re que le loup dans la mythologie &eacute;trusque est le symbole du monde souterrain, un animal proprement infernal. Le dieu des Enfers coiff&eacute; d&#39;une t&ecirc;te de loup est donc une repr&eacute;sentation &eacute;trusque, et non grecque.</p>
<p>Hades et Pers&eacute;phone sont repr&eacute;sent&eacute;s entour&eacute;s de curieuses t&acirc;ches de brume. Devant eux se tient le G&eacute;ryon grec, non pas en vacher de l&#39;&icirc;le Erytr&eacute;e, mais en guerrier semblant recevoir les ordres d&#39;Had&egrave;s : les Etrusques en ont fait un champion d&#39;Had&egrave;s.</p>
<p>Had&egrave;s fait un geste de puissance, et non de menace. Le th&egrave;me g&eacute;n&eacute;ral de la tombe traite de l&#39;outre-tombe hell&eacute;nistique, en m&ecirc;lant h&eacute;ros et divinit&eacute;s grecs avec des d&eacute;mons &eacute;trusques.</p>
Characters
<p>Le type de la d&eacute;esse aux serpents est infernal ; l&#39;auteur la rapproche d&#39;exemples cr&eacute;tois, syriens et chypriotes.</p>
Characters
<p>L&#39;auteur s&#39;oppose &agrave; l&#39;interpr&eacute;tation de Messerschmidt concernant la Nekyia hom&eacute;rique et propose de reconna&icirc;tre dans cette sc&egrave;ne une repr&eacute;sentation de h&eacute;ros &eacute;lys&eacute;ens accompagn&eacute;s de d&eacute;mons, d&#39;inspiration &eacute;leusinienne.</p>
<p>L&#39;ensemble des peintures de la tombe repr&eacute;sente une sc&egrave;ne de l&#39;au-del&agrave;, de l&#39;Had&egrave;s grec avec ses personnages l&eacute;gendaires m&ecirc;l&eacute;s &agrave; quelques curiosit&eacute;s locales. Ici sont repr&eacute;sent&eacute;s G&eacute;ryon, Pers&eacute;phone et Had&egrave;s ; &agrave; gauche de G&eacute;ryon figure une sorte de grotte, d&#39;o&ugrave; semble sortir un personnage ail&eacute; fragmentaire.</p>
<p>Repr&eacute;sentation assez compl&egrave;te de la N&eacute;kyia. Les d&eacute;funts participent &agrave; un monde &laquo;h&eacute;ro&iuml;que&raquo; qui les qualifient comme personnes de culture grecque. Mani&egrave;re picturale proche de VULC161.</p>
<p>L&#39;ensemble de la tombe repr&eacute;sente le monde des morts, centr&eacute; autour de l&#39;antre avec le couple royal de Pers&eacute;phone et Had&egrave;s repr&eacute;sent&eacute; sur cette paroi du fond. Les &eacute;pisodes et les personnages mythologiques choisis ont pour vocation d&#39;exalter l&#39;histoire de la famille Spurinna en termes religieux philhell&eacute;niques et pro-ath&eacute;niens - en souvenir de l&#39;anc&ecirc;tre Velthur Spurinas.</p>
Characters
<p>Apr&egrave;s le chien Cerb&egrave;re, le guerrier &agrave; 3 t&ecirc;tes est G&eacute;ryon, devant Pers&eacute;phone et Had&egrave;s. Ceci se d&eacute;roule dans l&#39;Had&egrave;s, dont la repr&eacute;sentation est inspir&eacute;e sans doute de mod&egrave;les de N&eacute;kuia italico-m&eacute;ridionaux.</p>
Characters
<p>Le guerrier tric&eacute;phale &eacute;trusque est un monstre &agrave; corps unique et triple t&ecirc;te, alors que le G&eacute;ryon grec poss&egrave;de trois corps distincts ; pour le reste, le costume et l&#39;armement se ressemblent. Par rapprochement avec d&#39;autres repr&eacute;sentations, on peut supposer l&#39;existence d&#39;une divinit&eacute; fun&eacute;raire locale tric&eacute;phale, dont le guerrier Cerun pourrait &ecirc;tre la transposition sous influence hell&eacute;nique.</p>
<p>L&#39;ensemble de la tombe repr&eacute;sente le d&eacute;funt aux Enfers avec Had&egrave;s et Pers&eacute;phone, accueilli par les h&eacute;ros grecs, ceux-l&agrave; m&ecirc;me que Socrate se pr&eacute;figurait rejoindre. Cette croyance eschatologique est nourrie de la pens&eacute;e pythagoricienne.</p>
<p>Cette repr&eacute;sentation de l&#39;au-del&agrave; constitue une synth&egrave;se d&#39;id&eacute;es et d&#39;iconographie grecques (influence des repr&eacute;sentations de nekyia) et &eacute;trusques (voir les inflexions de la figure d&#39;Had&egrave;s, Pers&eacute;phone et G&eacute;ryon: on remarquera en particulier la coiffe d&#39;Had&egrave;s qui est de tradition italienne).</p>
<p>Le paysage infernal repr&eacute;sent&eacute; dans la tombe (avec le marais de l&#39;Ach&eacute;ron, le palais d&#39;Had&egrave;s...) &eacute;voque le paysage des Grenouilles d&#39;Aristophane. Le monde souterrain ressemble &agrave; la fresque delphique de Polygnote, aux attentes d&#39;accueil de Socrate dans l&#39;Apologie de Platon, et &agrave; l&#39;arri&egrave;re-plan h&eacute;ro&iuml;que de l&#39;Epitaphe d&#39;Hyp&eacute;ride. Ce type de banquet &eacute;ternel - de marque pythagoricienne - et ce type de voyage sont raill&eacute;s par le comique Aristophon dans la com&eacute;die Pythagoristes (IVe s. a.C.).</p>
<p>Les divinit&eacute; infernales sont garants de la reproduction des saecula. Nekyia: les concepts orphico-pythagoriques permettent de relier le sens eschatologique et le sens politique (cf Virgile, En. VI).</p>
Characters
Erinye  •  Géryon  •  Hadès/Pluton  •  Perséphone/Proserpine/Phersipnai  •  Hydrie
<p>Il s&#39;agit du palais d&#39;Had&egrave;s, tel qu&#39;il est mentionn&eacute; dans l&#39;Odyss&eacute;e, dans la nekyia d&#39;Ulysse; le peintre n&#39;a pas recouru comme pour les autres parois au texte hom&eacute;rique (qui ne d&eacute;crit pas l&#39;int&eacute;rieur), mais a exploit&eacute; d&#39;autres sources, les m&ecirc;mes peut-&ecirc;tre que Virgile a encore utilis&eacute;es trois cents ans plus tard au chant VI de l&#39;Eneide: on y retrouve les m&ecirc;mes associations de cr&eacute;atures infernales, notamment le triple corps de l&#39;hydre qui appara&icirc;t derri&egrave;re Had&egrave;s.</p>
Characters
<p>La t&ecirc;te de loup au-dessus de la t&ecirc;te du dieu des Enfers Aita t&eacute;moigne de la survivance &agrave; l&#39;&eacute;poque hell&eacute;nistique de l&#39;iconographie sp&eacute;cifique &eacute;trusque de divinit&eacute;s infernales - ant&eacute;rieure ici &agrave; l&#39;influence grecque classique. Il ne s&#39;agit pas d&#39;un couvre-chef tel la d&eacute;pouille d&#39;un animal mort, mais c&#39;est la t&ecirc;te d&#39;un animal vivant aux grands yeux brillants.</p>
<p>Le couple infernal t&eacute;moigne d&#39;une iconographie purement &eacute;trusque. La figure d&#39;Aita n&#39;est pas coiff&eacute; d&#39;une t&ecirc;te de loup. En fait, la t&ecirc;te de loup repr&eacute;sent&eacute;e, avec l&#39;oeil et la gueule ouverts, est combin&eacute;e avec le profil d&#39;Aita &agrave; la mani&egrave;re de deux capita jugata. Il s&#39;agit d&#39;un animal bien vivant, qu&#39;il faut interpr&eacute;ter comme un d&eacute;mon au service du dieu des Enfers qui ch&acirc;tie les damn&eacute;s. Quant &agrave; Phersipnei, sa chevelure est entrem&ecirc;l&eacute;e de serpents, renvoyant aux Erinyes et &agrave; la Gorgone au service de la d&eacute;esse.</p>
<p>Pour les Anciens, les Enfers comprenaient &eacute;galement les Champs-Elys&eacute;es : la peinture de la tombe de l&#39;Ogre n&#39;est ni n&eacute;gative ni pessimiste, mais indique aux d&eacute;funts de qu&#39;ils seront admis &agrave; la vie &eacute;ternelle des h&eacute;ros, en compagnie des anc&ecirc;tres et du couple divin Had&egrave;s et Pers&eacute;phone.</p>
Bibliographiy
F. Weege, Etruskische Malerei, Halle, 1921.
Bibliographiy
M. Cristofani, « Celebrazioni della morte nella pittura funeraria etrusca », in Pittura etrusca al Museo di Villa Giulia, (Studi di archeologia pubblicati dalla soprintendenza archeologica per l'Etruria meridionale 6), Roma, 1989 [= Pittura etrusca1989], p. 27-31.
Bibliographiy
J.-R. Jannot, "Un avatar étrusque du mythe grec. Actéon, Calu et le jeu de Phersu", Latomus. Revue des études latines 62, 1984, p. 45-46 et pl. in texto.
Bibliographiy
F. Poulsen, Etruscan tomb-paintings. Their subjects and significance, Oxford, 1922.